Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/434

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tout facile, tout, tout, tout… Et savez-vous comme les choses vont s’arranger ? Maurice aura besoin bientôt d’un secrétaire : je serai ce secrétaire-là, tout simplement. Adieu ma petite vanité !

Elle fit un geste menu de sa main : sa bague de fiancée étincela dans la clarté de la lampe, lança deux feux brefs, l’un rouge et l’autre blanc, et tout s’éteignit. Henriette regardait Louise, qui lui parut belle. Et elle l’était presque, en effet, à force de tendresse, de dévouement ingénu, de naturel dans le sacrifice. Maintenant elle envisageait avec beaucoup de tranquillité cette façon de se vouer à la réussite de Maurice. Certes, ce ne serait guère brillant pour elle, mais elle s’en souciait bien ! Au fond, c’était bien plus gentil de revenir à l’ancienne mode, tous les souhaits de fortune, de succès, concentrés sur le chef de famille : « La communion dans l’arrivisme ! »

— Et encore, ajoutait-elle, avec cette supériorité sur le vieux temps qu’au lieu de travailler stérilement de mes vœux à la réputation, au triomphe de mon mari, j’y coopérerai utilement. Tout ce que je sais je lui offrirai pour l’aider. Nous collaborerons ; je joindrai mes efforts aux siens ; tant pis si tout le mérite lui en est attribué ! Nous aurons été vraiment époux, comme vous dites…

Henriette ne quitta pas sans émotion cette jeune amie si simple, si vibrante, qui venait en quelques mots de composer un magnifique pro-