Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/442

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Cependant la vogue d’Henriette persistait. Elle fut demandée à Lyon pour un divorce : elle ne se décida pas à ce voyage. C’était pourtant une magnifique affaire. Soupçonnant qu’on recherchait sa singularité d’avocate, encore plus que sa valeur, elle manœuvra assez adroitement pour faire accepter à sa place madame Marti nal qui présentait une singularité identique, et conçut de l’aubaine une joie d’enfant. Henriette raconta l’histoire à son mari, qui s’étonna de lui entendre dire :

— Cette clientèle finit par m’excéder ! Il la considéra étrangement.

— Tu as des ennuis, Henriette ? demanda-t-il. Sa réponse fut évasive :

— Non, non, pas d’ennuis, mais je suis parfois un peu fatiguée.

Il s’approcha d’elle et dit tout bas :

— Si tu as des ennuis, confie-les moi… Après tout, je suis encore ton meilleur ami, ma pauvre petite !

Elle ne répliqua rien, mais leurs yeux s’emplirent de larmes, et ils durent se séparer pour se cacher l’un à l’autre leur émoi.

En avril, on célébra le mariage de Louise et de Maurice, Ce jour-là, tout le Palais passa dans Notre-Dame. Il y eut foule. Au fond du long vaisseau sombre de la cathédrale, dans le chœur où voltigeait la flamme mystique des cierges, l’assistance, en se penchant, apercevait la longue