Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/445

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

furent aisément découvertes dans les restes funèbres. Madame Dalton-Fallay fut arrêtée.

Dès le début de l’instruction, elle manifesta le désir d’être assistée par madame Vélines. Henriette qui, à cette époque, se disait fatiguée et venait précisément de refuser plusieurs affaires intéressantes, connut de longs atermoiements. Cependant, si elle avait eu jusqu’ici des procès graves, on ne lui en avait jamais confié d’aussi fameux, d’aussi tapageurs, ni qui pussent mieux consacrer sa gloire Défendre en assises cette jeune beauté parisienne, issue du meilleur monde et appartenant à la société dont s’occupe le plus l’opinion, c’était se classer parmi les premiers noms du barreau. La tentation fut la plus forte. La griserie que lui avait apportée la lettre de madame Dalton-Fallay ne put être dissipée par des sursauts de conscience, par des appels aux résolutions secrètes prises depuis quelques semaines. Elle accepta et se rendit, sur-le-champ, à la prison.

Bien qu’elle n’eût point coutume de communiquer à son mari ses affaires courantes, le soir, au dîner, fiévreuse encore de cette première rencontre avec l’énigmatique et perverse créature, elle lança la nouvelle :

— Tu sais que madame Dalton-Fallay est ma cliente ? Elle m’a fait demander aujourd’hui à Saint-Lazare.

Vélines pâlit. Ses pupilles eurent une vibration