Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/452

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glaces sans tain, on apercevait les chamarrures éclatantes d’or de la cour de cassation. Là-haut, de fines nervures s’entrecroisaient, suspendant des clefs de voûte ouvragées, et des fleurs de lis semaient la muraille. Henriette et André prirent place sur le banc qui faisait vis-à-vis à la grande statue peinte de saint-Louis, assis sous son chêne.

Henriette expliquait :

— Cette femme est positivement renversante : je n’en ai pu rien tirer. Je recule devant une pareille affaire. André… Je ne plaisante pas, cette défense dépasse mes moyens : je me heurte à une supériorité dans la perfidie qui me confond. En vérité, je ne trouverai pas une idée intéressante en faveur de cette créature. D’ailleurs, je ne le lui ai pas envoyé dire, ce dont elle ne s’est nullement froissée. Alors elle te demande. Elle désire, à présent, que tu prennes sa cause en main. Si tu voulais, André…

Vélines ne comprenait pas bien, mais il contemplait Henriette, qui se métamorphosait à ses yeux : il crut que le changement s’opérait en lui, quand c’était elle en effet qu’illuminait une tendresse nouvelle, et il fut effrayé de la force qui l’entraînait vers cette épouse dédaignée.

— Quoi ? demanda-t-il, tout frémissant.

— Tu m’aiderais : nous préparerions ensemble le dossier, et c’est toi qui plaiderais aux assises.

Là-bas, devant les marches qui accédaient à la