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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/460

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réconciliation due à Henriette, une ou deux actrices en renom et plusieurs personnages de l’aristocratie parisienne. Puis la vieille dame s’assit près de la belle mère d’André qui, dans sa froide immobilité de blonde impassible, lui souhaita la bienvenue. Et on lui montra encore madame Surgères, la féministe, Thaddée-Mira et le petit neveu de Chaix d’Est-Ange, et le nouveau bâtonnier, Lecellier, et Ternisien, l’avocat aux cheveux roux qui avait tant de fois triomphé à cette même place où Vélines maintenant feuilletait le dossier de madame Dalton-Fallav.

La salle était sombre. Les fenêtres, haut percées, y laissaient régner une pénombre tragique. De temps à autre, la petite porte des témoins s’ouvrait et une dame entrait. C’est par ici qu’on vit apparaître, couverte d’oripeaux surannés, la grosse madame Leroy-Mathalin qui venait là comme chez elle, connaissant son Palais comme sa propre demeure, avec tout le barreau, les procureurs, les greffiers, les huissiers et jusqu’aux gardes.

Par delà les balustres de bois qui séparent le prétoire des bancs réservés aux témoins et aux invités, madame Marcadieu lorgnait sa fille, madame Mansart son petit-fils. Toutes deux nourrissaient l’une contre l’autre une rivalité agressive et non exprimée : chacune souffrait, en son for intérieur, de constater les succès de l’enfant de l’autre, et lanière d’Henriette trouvait