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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/465

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Servais, que de partager avec son mari tous les soucis professionnels, d’alléger sa tâche, de s’unir intellectuellement.

Très frappées, les stagiaires ouvraient la bouche pour affirmer déjà un moindre désir de quitter leur toge, quand, au fond du prétoire une porte s’ouvrit. L’huissier annonça la cour, et, lentement les robes rouges, défilant sans bruit, vinrent prendre place à leurs sièges. On amena, en son costume noir du meilleur goût, l’élégante accusée. L’audience était ouverte.

Elle devait se prolonger jusqu’à la nuit, tant les débats furent délicats et offrirent de difficultés. L’interrogatoire fut prolongé par la secrète astuce de madame Dalton-Fallay, dont l’habileté tint en échec l’autorité du président. Les dépositions des témoins donnèrent lieu à des élans de curiosité qui soulevaient la salle impétueuse. L’arrière-ban plébéien de l’auditoire, parqué dans l’enceinte publique, fit quelque tumulte. À mesure que l’heure avançait et que les autres audiences étaient levées dans le Palais, les avocats affluaient pour venir entendre Vélines Les bancs de la presse étaient bondés par ses confrères. Même, des magistrats s’étaient glissés et installés derrière la cour, parmi lesquels on distinguait le président Marcadieu. Quand Vélines commença de parler,