Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/50

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en divorce ; que celui-ci a, de son côté, formé reconventionnellement une demande en divorce ;

Attendu que, la vie commune étant devenu intolérable, les époux d’Estangelles donnaient à leurs enfants le spectacle le plus démoralisateur

— Oui, nous serions heureux, reprenait le jeune homme dans l’émerveillement de ce jardin nouveau de l’amour où il pénétrait si vite, parce que vous êtes bonne, parce que je vous serais absolument dévoué, parce que nos goûts seraient pareils et que même en dehors de la vie affective, mille sujets d’entente nous seraient donnés.

La salle s’assombrissait de plus en plus ; ses murailles tendues de vert foncé, ses boiseries, le plafond de chêne, aux étoiles d’or semant chaque caisson, faisaient la nuit prématurément sur l’audience. Les cinq lampes vertes du tribunal, montés sur leurs minces tiges de cuivre, jetaient un éclat plus vif. Le président, incliné sur ses papiers, lisait toujours :

Attendu que la discorde naquit dans le ménage le jour où la dame d’Estangelles, se révélant artiste, exposa au Salon des Femmes Peintres des toiles fort remarquées ;

Qu’il résulte de l’enquête que son mari, peintre amateur sans succès, en conçut un vif dépit, — 1er, 7e, 8e et 10e témoins ;

Attendu que, cette rivalité s’aggravant, l’aigreur du mari ne connut plus de bornes…

— Quand vous viendrez ici, disait André Vélines