Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/52

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— Quand vous plaiderez quelqu’un serait derrière vous, Henriette, un admirateur passionné que ravirait votre vue, le son de votre voix, et qui, d’aventure, à foree d’amour, vous suggérerait sa propre pensée si la vôtre venait à défaillir. Et tous mes petits succès vous seraient dédiés. Je puis vous le jurer, je n’ai pas un désir de gloire qui ne s’identifie avec le désir de vous satisfaire, de vous conquérir, d’être aimé de vous. Déjà, en plaidant, je souhaitais que vous fussiez là, au banc des stagiaires à m’entendre Que sera-ce quand nos deux vies n’en feront qu’une, et que mon nom sera le vôtre !

Henriette réfléchit tout haut.

— C’est vrai… on perd son nom…

Le président articulait plus nettement :

En ce qui concerne la demande reconventionnelle du mari :

Attendu qu’il résulte de la déposition de plusieurs témoins que la dame d’Estangelles affectait devant celui-ci de rappeler les louanges à elle décernées par la presse ; que, loin de pallier, comme une bonne épouse eût dû le faire, l’inégalité de leurs succès, elle allait jusqu’à lui reprocher devant témoins ses échecs…

Henriette continua :

— Savez-vous que c’est une grande preuve d’amour de la part d’une femme, quand elle a fait son nom, qu’il existe, qu’il représente la somme de sa valeur, et qu’elle s’en dépouille pour