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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/96

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con, où un fauteuil aurait tenu à peine. La salle à manger, l’office et la cuisine se succédaient sur le quatrième côté du quadrilatère.

Dès son arrivée, madame Marcadieu se rendit droit aux flambeaux. Le petit salon était achevé, la passementerie de la tenture avait juste la hauteur convenable. Henriette et André, insoucieux de toutes ces bagatelles, dévorés maintenant par le feu de leur vie intérieure, se réfugièrent là, d’instinct. Aussitôt le jeune homme, venant à sa fiancée, l’enlaça ; et il balbutiait, tremblant de passion, des mots sans suite :

— Chère petite Henriette !… mon Henriette… Henriette chérie…

Mais elle, doucement, se dégagea :

— Mon ami le temps presse. Vous savez si je vous aime, et si j’aime les tendresses que vous me dites, mais en ce moment il faut réagir et parler sérieusement. J’ai une grande nouvelle à vous annoncer. Mon amie madame Marty, la femme divorcée de l’ingénieur Alembert, est venue me voir. Son mari entame une seconde action judiciaire pour obtenir la garde de l’enfant. Elle a reçu la citation, et elle m’a priée de la défendre…

De toute une minute, André ne répondit pas. Il regardait Henriette, ses yeux s’ouvraient, puis, subitement, il eut un rire muet. À la fin, il murmura :

— Le morceau est gros…