Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cependant, au dîner, le père et la mère interrogèrent la fillette sur l’emploi de sa journée, et elle qui s’était juré de gardé un silence farouche, faiblit et raconta ce qu’elle avait vu. D’abord, quand elle était entrée dans l’atelier, mademoiselle Darche copiait un modèle tout nu ; et puis après, un petit peintre était arrivé, celui qu’on attendait, celui à cause de qui l’on n’osait pas sortir. Alors mademoiselle Darche était devenue toute drôle, riant sans cesse, le prenant par la main, lui murmurant des choses, tout bas ; puis, en passant une porte, il l’avait embrassée. Il n’y eut que l’épisode de la cerise que Marcelle jugea trop sot pour le rapporter.

Très intéressée, la petite Fontœuvre, les yeux brillants, écoutait. De temps en temps, se tournant vers son mari, elle lui disait avec un clignement des paupières :

— Tu vois, tu vois, c’est bien le bruit qui court…

Mais voilà que Marcelle les embarrassa fort en déclarant, pour finir, qu’elle ne retournerait plus chez son amie. Toutes ces histoires l’agaçaient. Elle aimait bien aller avenue Kléber quand Nelly était seule, autrefois. Maintenant qu’elle rencontrerait le petit peintre, ce serait bien différent. D’abord, ça ne lui plaisait plus.

Elle finit par dire :

— Je trouve tout cela bête et vilain.

Encore une fois, les parents voyaient se dresser