Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/123

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— Une gosse de cet âge-là, que voulez-vous qu’elle y connaisse ?

— Mais je vous assure qu’elle s’y connaît fort bien, repartit la mère.

N’importe ; Marcelle avait reçut la blessure en plein cœur, et son inimitié pour Nicolas prit une forme plus agressive, plus tranchante. Cousine Jeanne même ne lui était plus si chère du fait d’aimer tant ce méchant homme. Néanmoins, la petite fille demeurait curieuse d’un si grand amour, écoutant avidement les réflexions que ses parents échangeaient souvent à ce sujet, tâchant de surprendre dans les attitudes de Jeanne et de Nicolas des indices de ce sentiment qu’elle ne comprenait pas.

Ensuite vinrent les vacances du jour de l’an ; François rapportait du lycée, où il était maintenant externe, des notes trimestrielles détestables. « Enfant paresseux et indiscipliné », disait le bulletin. Les parents furent stupéfaits. Pourquoi leur petit garçon ne travaillait-il pas ? Pierre Fontœuvre imagina de le prendre en tête à tête et de lui parler sérieusement. Comment avait-il été si étourdi, si indolent ; l’avant-dernier de sa classe dans toutes les compositions ?

— Je m’en moque ! répondit François.

— Il se peut, répliqua le père, que les compositions en soi n’aient pas une importance capitale. mais le travail en a au point de vue de l’avenir. La question revient à ceci : veux-tu avoir un jour