Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

IV

Dans l’année qui suivit, Marcelle, demeurée jusque-là d’une petite taille, grandit démesurément sans lassitude, sans troubles physiques apparents, comme pousse une plante vigeureuse. Elle voulut qu’on cessât de la traiter en petite fille.

La plupart du temps elle ne desserrait pas les lèvres, restait absorbée en des silences paresseux. Jenny Fontouvre disait à son mari :

— Ne remarques-tu pas comme elle est endormie, éteinte ; ce doit être l’effet de la croissance…

Et pendant que les parents béats observaient cette apathie, la vie bouillonnait en Marcelle, mystérieusement, comme ces sources captées qu’on ne connaît qu’en descendant au fond des chambres souterraines. La lune l’attirait toujours.