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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/159

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d’intraduisible et d’infiniment émouvant qui rendait tangible sa révolte.

— Quelle scène, hein ! disait Addeghem ; pauvre bougre ! on le plaint, n’est-ce pas ?

Et miss Spring :

— Oh ! dear ! et cet ameublement, ces tables, ces tapis, et voyez, dans le fond, cette fresque ; c’est si exact, si documenté !

Et Blanche Arnaud :

— Non, la merveille, c’est cette chère petite. sainte. Comprenez-vous, cette lumière qui émane d’elle, c’est là le truc qui la rend céleste, car c’est une belle enfant, bien en chair, pas mièvre pour deux sous, pas diaphane, pas éthérée. Seulement sa spiritualité est indiscutable ; elle a un éclat divin ; n’avez-vous pas remarqué que l’éclairage venant en ce sens, d’arrière en avant, la lueur de son corps projette néanmoins par ici l’ombre de son escabeau ?

— Et pour l’arrangement des couleurs reprenait Nelly Darche, bien qu’à mon sens elles ne chantent pas suffisamment, vraiment, il n’y a pas ça à reprendre.

— Oh ! dear ! bégaya tout à coup miss Spring, le voilà, c’est lui, monsieur Houchemagne !

En effet, il montait l’escalier avec la famille Fontœuvre, qui l’avait amené là de force. Addeghem, se retournant, les reconnut au milieu de plusieurs groupes qui arrivaient. Sa femme le soutenait par le bras. Il paraissait consterné. Il