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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/167

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elle prenait un document, elle vit la salle Caillebote, les pointillistes, les tachistes, Manet, Sisley, Renoir, la poésie des brumes de la gare Saint-Lazare, le Bal public, et aussi les Gamins de la pauvre Marie Bashkirtsef, et elle fut affolée de doutes.

— Ma fille ? disait pendant ce temps-là Jenny Fontœuvre, c’est une poupée de porcelaine ; rien ne l’émeut, rien ne l’intéresse, rien ne peut l’ôter à son indifférence.

Hélène atteignit seize ans ; passa son brevet à Saintes, et madame Trousseline écrivit que la chère petite, sachant ses parents sans fortune et l’obligation où elle serait de gagner son pain, songeait à étudier pour être pharmacienne. Cette pensée fit rire aux larmes madame Fontœuvre, mais le père approuva le projet, et la sage Hélène fut orientée vers le baccalauréat. François lui, n’avait aucun goût déterminé. Il aurait voulu gagner beaucoup d’argent et ne rien faire. D’ailleurs, tout lui était égal. Madame Fontœuvre désira tout d’un coup, entre deux idées de tableaux, qu’il fit son droit et fut avocat. Mais quand on en parla au jeune homme, il haussa les épaules. Pensait-on qu’il serait même bachelier !

— Tu travailleras, dit la mère ; je travaille bien, moi.

— Parce que cela te plaît, maman.

— Tu crois ? Tu crois que c’est toujours drôle,