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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/188

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II

Tranquillement, comme une petite bourgeoise pratique, Marcelle Fontœuvre organisa sa nouvelle vie. « Oh ! disait sa mère, Marcelle va aux Beaux-Arts comme une midinette bien sage va à l’atelier de couture, parce qu’il le faut. » On la voyait partir le matin avec l’auréole de ses cheveux blonds bouffant sous le canotier, sa robe de toile unie serrée à son corps délicat. Dans la cour plantée d’arbustes verts, elle se mêlait silencieusement aux groupes de ses compagnes d’atelier. C’étaient pour la plupart des filles coquettes, coiffées et vêtues avec une recherche apparente de l’esthétique. L’une avait emprunté son chapeau au Moyen âge, l’autre, ses bandeaux aux Vénitiennes du xvie siècle, la troisième sa tunique aux nobles baronnes des vitraux ou des missels. Elles