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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/293

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II

Hélène avait passé toute cette journée dans le trouble le plus cruel. Chez son patron, ce n’avait été que par un effort de volonté qu’elle avait pu se livrer aux manipulations ordinaires. En revenant dîner le soir, le cœur lui battait à la pensée de revoir Marcelle. « Marcelle a un amant ; Marcelle a trahi cousine Jeanne ! » Ces mots qui l’effarouchaient encore par une espèce de crudité, lui revenaient continuellement à la bouche ; elle les prononçait à mi-voix, pour être totalement convaincue de la triste vérité qu’ils affirmaient.

Les deux sœurs se rencontrèrent dans l’escalier. Avec une défiance mutuelle, elles se dévisagèrent. à la lueur jaune du gaz, sans rien se dire. Hélène fut terrifiée par l’expression farouche du visage de Marcelle, par sa pâleur, l’altération de ses