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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/315

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III

Pierre et Jenny Fontcouvre connurent alors une période d’enchantement. On n’entendait dans la maison que le baryton de Pierre, à peine un peu voilé par l’âge, lançant, du matin au soir, ses mélodies passionnées d’opéra. Son exposition, — cette exposition dont il rêvait depuis dix ans, — il allait enfin la réaliser. Sa panthère, ses léopards, ses chevaux, ses bœufs, tout cet ensemble de pelages soyeux, de muscles en mouvement jouant sur des ossatures bougeantes, de crocs, de griffes, de mufles ou de gueules qui avaient meublé sa pensée, il allait enfin l’offrir au public dans sa véritable signification qu’il expliquait longuement au vieil Addeghem, en vue de la brochure dont celui-ci se chargeait. C’étaient, entre eux, dans l’atelier, de longs conciliabules. Addeghem,