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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/349

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Darche, il clignait des yeux en regardant Nicolas, notait insidieusement l’amaigrissement de son visage, ses rides, le grisonnement de ses cheveux et la visible morsure du temps ou d’une lassitude physique sur le masque royal, naguère si vanté des femmes.

Nicolas, qui cherchait à motiver sa requête, continua :

— … Je me suis même un peu fatigué ; j’ai dû suspendre le travail commencé ; je voudrais maintenant me reposer, en peignant de petites choses faciles, des bibelots comme vous m’en demandiez autrefois, monsieur Vaugon-Denis, vous souvenez-vous ?

Le père Vaugon-Denis, traînant ses pantoufles à petits pas, alla s’asseoir sur un des canapés de la galerie et, levant sur Nicolas son visage rose et poupin, il lui dit de cet air un peu équivoque des vieilles gens dont on ne sait jamais, quand ils plaisantent, s’ils ne vous gourmandent pas avec ironie :

— Ah ! ah ! vous y venez donc ? vous y venez à mes petits tableautins que la clientèle réclame ? Voilà des années que je vous prêche, mon jeune maître, et vous étiez intraitable. Vous le savez bien, je vous l’ai dit, ils vous auraient payé cela les yeux de la tête ; mais vous demeuriez incorruptible ; rien ne pouvait vous arracher à votre œuvre, déclariez-vous. Pourtant, votre œuvre, entendons-nous ces petits tableau-