Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/350

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tins-là en eussent encore été d’honorables fractions, et tous les honnêtes gens ne sont pas forcés d’avoir des cathédrales pour y appendre, aux murailles, un morceau de la taille de votre Sainte Agnès.

— Mais ils m’imposaient des sujets ! riposta Nicolas, ressaisi par un ressaut de son ancienne ardeur.

Vaupalier sourit avec une visible indulgence, Vaugon-Denis reprit :

— À peine… Le notaire du boulevard Malesherbes réclamait seulement moins de mysticisme, un peu plus de vie moderne, du mouvement contemporain, moyennant quoi il vous laissait libre pour la composition. Et le rentier de Neuilly, qui s’était entêté dans son désir d’acheter une toile de vous au point d’en tomber à une sorte de neurasthénie, me répétait toujours : « Dites-lui que je lui achète n’importe quoi et à n’importe quel prix, pourvu toutefois que ce ne soit pas un tableau de sainteté ! » Et en effet, mon jeune maître, cela se comprend assez. Comme le remarquait un jour une dame du monde à propos de vous, à moins que ce ne soit un Primitif ou une toile de l’École italienne, on ne peut plus guère aujourd’hui mettre dans un salon de sujets religieux.

Vaupalier, qui, avec son sens pratique, avait immédiatement jugé l’affaire, ne put s’empêcher d’observer tout haut :