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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/55

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jeune fille. Au-dessous des bandeaux blonds et légers, à la Vierge, le nez, les narines avaient une finesse excessive. Houchemagne répéta :

— Elle est très belle.

C’était, expliqua Jenny Fontœuvre, la propre nièce de madame Trousseline. Elle habitait, avec son père, un vieux manoir au fond de la Bretagne. Elle s’appelait Jeanne de Cléden. C’était une fille adorable, une Ruskinienne, une emballée. Quel dommage qu’elle n’eût point été là ce soir ! Mais, sans doute, Houchemagne reviendrait ; alors, il la verrait, car elle passait un mois à Paris chaque hiver. Peut-être arriverait-elle bientôt.

— Oui, elle est très belle, redit une troisième fois Nicolas Houchemagne en reprenant la photographie.

Jenny Fontœuvre lui dit à l’oreille :

— Vous m’intimidez beaucoup, et cependant, je voudrais vous montrer maintenant le portrait de ma petite fille.

Avec une extrême bonne grâce, Houchemagne accompagna la petite Fontœuvre jusqu’à son chevalet. De toutes les personnes présentes, la vieille madame Trousseline mise à part, c’était encore cette gentille femme qu’il préférait pour son naturel, son amabilité, sa sincérité. Il lui trouvait des yeux tendres et charmants. Elle reprit, en mettant sa toile en lumière :

— Soyez bien franc ; dites-moi ce que vous en pensez. Oh ! vous savez, je ne suis pas une