Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/83

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III

On parla longtemps d’Houchemagne chez les Fontœuvre. Ce beau jeune homme, qu’on n’avait plus revu après son apothéose de la rue Laffitte, avait laissé dans les esprits une impression profonde. Pierre Fontœuvre le discutait sans cesse. Lui, avait renoncé à ses boueux, sujet trop difficile, pour choisir, en vue du Salon, une composition d’animaux. Maintenant il passait son temps aux abattoirs de la Villette, d’où il rentrait le soir fourbu, sentant l’écurie et l’étable, avec des pochades de veaux ou de génisses plein ses cartons. Il s’enthousiasmait, blaguait « les rêveries d’Houchemagne qui concevait dans l’irréel », chantait les merveilles d’un jarret, d’une croupe ou d’un garrot. Il semblait que ses bêtes se fussent incarnées en lui, et il s’ébrouait comme un