Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mains fines le trophée de l’humble fonctionnaire qu’il remplaçait pour un instant. Et plus d’un esprit se creusa dans la suite pour avoir la clef de l’énigme.

Lorsque le train ne parut plus dans le lointain que comme un joujou mécanique, le chimiste, qui tenait encore raide et ostensiblement le petit drapeau rouge, ouvrit les portes et revint dans la cabane, où il trouva un nouveau personnage.

C’était une grande et belle fille, une fancuse qui revenait de sa journée, hålée du soleil. Ses cheveux, hérissés en broussaille sur son front. par le vent, étaient encore bien lissés sur la nuque et luisaient comme un casque au soleil. Elle s’était mise sur le seuil de la porte, étonnée, perplexe, ne sachant ce que voulaient dire l’absence de sa mère et la présence de ces malades couchés dans leurs propres lits à toutes les deux… Mais l’arrivée du vieux savant la surprit encore davantage.

— Ma belle enfant, dit celui-ci, qui devina son embarras, ne vous inquiétez pas si vous me voyez pour un moment installé chez vous et remplaçant la garde-barrière. Je suis M. de Lavoisière ; je suis chimiste dans votre départe-