Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/117

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ment. Je voyageais avec ce monsieur et son nègre ; ils se sont trouvés blessés ; le train s’est arrêté. J’ai fait conduire les malades ici ; la maîtresse du logis est allée au village pour en ramener un médecin, et mol, je la remplace. Avez-vous compris, ma petite ?

— Oui, monsieur, dit la jeune fille en entrant, non sans hésiter encore.

— Eh bien ! voulez-vous me procurer de l’eau fraiche et bien claire ? Vous allez m’aider à panser ce pauvre monsieur.

Mais la faneuse, qui s’appelait Madeleine, poussa un cri et retomba sur une chaise en pleurant amèrement.

— Qu’avez-vous ? Pourquoi pleurez-vous ? répétait le chimiste, tout ému de son chagrin.

— Ah ! mon Dieu ! Ah ! Seigneur ! gémissait la pauvre Madeleine au milieu de ses larmes. Enfin, à force de la tourmenter, M. de Lavoisière finit par lui faire avouer ce qui lui causait une si grande peine ; et dans une phrase entre-coupée de sanglots il comprit ceci :

— Ah ! monsieur, cet homme tout noir dans mon lit tout blanc, quel malheur ! C’est le diable, bien sûr.