Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

amollies, et penche plus que les autres sa corolle flétrie.

Cresphonte fait une grimace, roule ses yeux du levant au couchant, décrit de son bras un grand geste dans l’air, et, du même mouvement que son maître, montre du doigt Septentrion qui fait sa barbe sur l’appui du perron.

— Septentrion a fait ça, dit le grand gamin.

Puis, déterrant la plante malade, il l’apporte à M. X., en découvrant sur sa tige une mince brisure.

Ce nègre de chat aura voulu jardiner ; il aura gratté la terre alentour de la pauvre tulipe, et d’un coup de patte maladroit aura cassé la tige. Il va peut-être bien recevoir une correction ? Loin de là, M. X. a un double regard de pitié pour la plante et pour le chat, et à celui-ci il dit avec douceur :

— Pauvre insensé, tu n’as pas su ce que tu faisais !

Pendant ce temps, Cresphonte fait d’un mouvement frénétique un geste de menace à la bête coupable, puis il s’achemine vers l’office, où il coupe la corde d’une des morues, qu’il se prépare à accommoder pour le déjeuner de son maître.