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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/20

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inconscient de l’œuvre, le portrait de mon ennemi !

Et de droite à gauche promenant la baguette, il couvre de sable et de sillons la figure humaine. Mais M. X. a l’âme troublée ; il est mécontent de lui ; et si tout à l’heure il a évoqué sur le sable un spécimen de la race à laquelle il appartient, c’est moins par un mouvement de nonchalance que poussé par son propre état d’esprit. Car un homme ne peut vivre une demi-année devant les yeux verts d’un Septentrion, ni la noiraude face d’un Cresphonte, sans se ressouvenir par instants qu’il est sur terre de plus blancs visages, et, fût-il, comme M. X., le plus ardent des misanthropes sans souhaiter plus de variété dans les physionomies.

Seulement, ce désir intime, ce besoin impérieux que tout homme éprouve de voir ses semblables, M. X. ne veut pas se l’avouer, et c’est pourquoi il biffe avec colère le profil esquissé par lui, le pauvre visage humain qui l’eût un moment consolé de sa solitude.

— On a des principes ou bien on n’en a pas, n’est-ce pas, Septentrion ? dit-il à son chat, comme pour se garder du sentiment de philanthropie qu’il