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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/57

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— Ne t’avise pas, mère Pascal, d’ajouter cette nouvelle faute à l’autre, et n’omets pas ce message dont dépend peut-être l’avenir de cette pauvre famille. Efforce-toi plutôt d’effacer ce que tu as déjà fait, quand même tu devrais pour cela confesser ta faute à tout venant.

— Confesser ma faute à tout venant ! soupire la bonne femme, que terrasse la fatigue et que gagne enfin le sommeil.

Le lendemain matin — le temps s’était gâté pendant la nuit — il tombait par instants de grosses averses ; le ciel était couvert ; il y avait de la tristesse partout, dans les arbres ternes, dans la rivière troublée, dans les toits ruisselants, même chez les petits enfants qui s’en allaient silencieusement à l’école, longeant les haies et les murs pour chercher un abri contre la pluie.

La mère Pascal avait ce matin la tête à l’envers et la mine grincheuse. Elle fit pour ses hôtes, en guise de chocolat, une sorte de brouet noir qu’on ne put avaler, ce qui excita chez les enfants la meilleure humeur du monde ; elle dressa la table en dépit du bon sens ; elle hâta son ménage, qu’elle interrompait de temps en temps pour glisser furtivement sa main dans sa poche et