personne derrière la grille ; aucun œil ne la voit. Elle glisse la missive sous la porte, afin qu’elle soit bien en vue, et que Cresphonte ne puisse s’empêcher de la ramasser ; puis, plus paisible maintenant, et du reste un tant soit peu essoufflée par la rapidité de sa course précédente, elle revient chez elle à petits pas, en dépit de l’ondée qui s’apprête.
Au fond d’un sentier apparaît cependant un groupe agité, surmonté de parapluies qui se heurtent et s’accrochent l’un à l’autre, tandis que le groupe marche. Sous les parapluies on voit cinq bonnets blancs : c’est la bouchère, c’est Mlle Pélagie, la voisine de l’auberge ; Mme Crispin, la femme du barbier ; Mlle Sauge, l’herboriste, et Mme Lanne, une rentière, c’est-à-dire la réunion qui se pressait la veille chez les Pascal. Les bonnes commères ont aperçu leur amie ; aussi hâtent-elles le pas pour la rejoindre.
— Ma chère voisine, comment vous portez-vous ? demande M. Pélagie.
— Avez-vous toujours votre petite dame ? ajoute M Lanne.
— Ça doit bien manger, tous ces enfants-là dit la bouchère