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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/90

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les petites filles surtout, on surprend des phrases dites à mi-voix :

— C’est lui ! c’est lui ! C’est M. X… Je vais aller prévenir maman… Comme il est grand !… Mais il n’est pas vieux du tout.

Ici, c’est la petite Crispin, la fille du barbier, qui a l’extrême chance de voir M. Dominique s’approcher d’elle et de l’entendre dire d’une voix ni douce, ni dure :

— Mon enfant, pourriez-vous m’indiquer le chemin qui mène à l’auberge du père Pascal ?

La fillette, rouge et tremblante, range sous l’un de ses bras tous ses livres de classe pour étendre l’autre dans une direction vague.

— Par là, monsieur, dit-elle.

Mais les garçons, moins timides, se massent autour du groupe.

— On prend ce chemin-là, crient-ils, puis on tourne à droite, puis on tourne à gauche, au second chemin. Si monsieur le désire, on va conduire monsieur.

Et, sans attendre la réponse, ils s’élancent tous en avant vers le vieux toit ardoisé de l’auberge, ruisselant de soleil, et panaché d’une belle spirale de fumée blanche qui monte dans le ciel bleu.