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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/396

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princesses de science

— Père, je suis venue vous dire que j’abandonne la profession.

— Tu abandonnes la médecine !…

— Oui, je ne suis plus médecin, je n’exerce plus.

Herlinge se redressait, interdit, pensant mal comprendre.

— Cher père, reprit-elle, cela vous étonne. C’est très vrai, pourtant. Mon mari le désirait depuis longtemps, et je ne m’y décidais pas. Puis j’ai fini par admettre que vraiment la maison n’était pas bien gaie pour lui. D’ailleurs, je me suis beaucoup fatiguée, ces derniers mois : je sens que le repos me fera du bien. Voilà comment j’en suis venue à l’acte de madame Pautel qui m’avait fort scandalisée dans le temps…

— Ah ! cela, ma petite, ne put retenir madame Lancelevée, c’est indigne de vous !… Je n’aurais pas cru, non, non, je n’aurais pas cru…

L’étrange femme, comme si elle eût été intéressée personnellement dans la défection de Thérèse, avait blêmi de colère. Mais Artout, le regard fixé curieusement sur son élève, très intrigué par ce qu’il venait d’entendre, un peu interloqué tout d’abord, conclut en disant :

— Si madame Guéméné en décide ainsi, c’est qu’elle a raison. J’ai trop de confiance en elle pour blâmer jamais ses déterminations !… Pénètre-t-on jamais les secrets d’un jeune ménage ? Comme médecin, je déplore la perte de ma jeune confrère ;