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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/103

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rouge qui, trois jours après le thé de Nouvel, courait les rues, plaquant les murs, répandant partout l’annonce de la nouvelle pièce qu’allait donner le Théâtre Parisien, « l’Écervelée » d’André Nouvel, avec la distribution des rôles.

Un flot d’amertume vint au cœur de la Florentine la première fois qu’en promenade avec ses sœurs et les Anglaises, ses yeux tombèrent sur ce carré de papier écarlate qui proclamait la publicité de ce nom qu’elle avait tant cru porter un jour ; et l’idée lui vint de passer outre, promptement, sans regarder ; puis un relent de curiosité, ou peut-être un raffinement de rancune, le secret espoir de quelque jettatura capable de détourner pour une fois le succès de ce nom troublant, la poussa au contraire à venir voir de près.

« Approchons-nous », dit-elle à ses amies.

Et elle lut tout, dans le détail, avec sa cruelle complaisance et son insurmontable sang-froid, jusqu’à ce qu’elle eût aperçu dans la distribution des rôles de femmes, au second rang, juste au-dessous de celui du principal rôle, son propre nom « Vittoria », qui fit passer un nuage devant ses yeux.

Escomptant le genre de sa comédie, qui ne devait pas permettre aux jeunes habitantes de la