Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/104

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villa du Sphinx de la connaître, André Nouvel n’avait pas vu d’inconvénient à ce que son héroïne, si semblable au modèle, portât le nom dont il ne pouvait la séparer dans son esprit. Il n’avait pas prévu l’occasion de l’affiche révélatrice qui devait porter un tel coup à l’Italienne.

Était-ce le souvenir d’une fantaisie sentimentale qu’il avait eue pour elle jadis, qu’il avait consigné là ? Pourquoi avoir mis son nom dans la pièce si elle lui avait toujours été indifférente ? Mais pourquoi aussi l’y avoir laissé quand il avait cessé de l’aimer ? C’était un délicat problème qui mit en désarroi l’esprit de la pauvre fille, jusqu’à ce que la vérité, que ses compagnes mieux au courant lui avaient scrupuleusement cachée, lui apparût vaguement.

Quand elle se fut bien torturé le cerveau à résoudre l’énigme, elle eut un soupçon de ce qu’avait été en réalité son éphémère roman. Elle avait souvent entendu parler d’auteurs qui travaillent, en les prenant dans la vie réelle, certains types impossibles à créer de toutes pièces. Quelle ressemblance avait sa triste histoire, dont l’épilogue était son nom échoué banalement sur une affiche des rues — avec quelque chose de ce genre ? À peine cette idée l’eut-elle effleurée qu’elle