Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/150

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les basques de son veston, il tournait autour de sa grande table de travail, peu à peu repris par l’émotion et la rage premières qu’il avait domptées d’abord par habitude mondaine. Les jeunes invitées se tenaient stupéfaites, encore près de la porte. La vieille Mme Nouvel vint prendre le bras de Mme de Bronchelles.

« Ah ! si j’avais pu vous voir seule, je vous aurais avertie de ne pas lui parler de cela ; je voulais vous télégraphier de ne pas venir, il s’y est opposé : « Je serais tout à fait ridicule, m’a-t-il dit ; je le suis assez comme cela. » Maintenant, il est calmé ; mais si vous l’aviez vu cette nuit ! oh ! cette nuit, il était terrible, le pauvre enfant ; vous auriez cru voir un lion blessé. »

Et l’on entendit la voix fiévreuse de Nouvel qui reprenait :

« À la quatrième scène du deuxième pourtant, il y a eu un peu de mouvement dans la salle ; j’ai cru que la partie était gagnée ; les têtes se relevaient, les chapeaux des femmes ont eu un frisson ; ç’a été tout. Mes meilleures scènes du dernier acte ont été gâchées par une artiste que j’avais crue intelligente ; le public n’a rien senti ; il se tenait comme à Guignol ! »

Profondément gênées de leur propre importu-