Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/155

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— Je suis à vos ordres, ma cousine.

— Pardonnez-moi, ajouta-t-elle, je suis fâchée de vous tracasser ce soir, et j’aurais voulu vous laisser aujourd’hui un peu de paix ; mais la chose presse. J’ai à vous donner un avis très ennuyeux, pour lequel il serait peut-être trop tard demain.

— Oh ! oh ! dit-il, moitié riant, moitié inquiet, un mélodrame ne serait pas plus poignant, ma cousine ; miss Allen y joint un orchestre-sourdine d’un grand effet.

— C’est d’Annette Maviel, ma petite mulâtresse, que j’ai à vous parler, débuta-t-elle crânement, pendant qu’il répondait par une exclamation de surprise.

— C’est d’elle ! et vous appelez cela me tracasser ! Mais vous n’avez donc pas vu que c’est elle, la pauvre petite, qui a guéri de son sourire ma mauvaise colère de tout à l’heure ; que, si elle n’avait pas apporté ici ce soir son rayonnement de petite fée, je serais encore, et pour longtemps, le vilain homme que je suis si honteux de vous avoir montré il y a un instant ?

— Oh ! je sais parfaitement qu’elle vous charme, reprit sévèrement Mme de Bronchelles ; vous n’avez pas besoin, pour me l’apprendre, de me le dire ; j’ai vu que son jeune esprit vous plaisait, son