Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/157

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ravant, Parmi mes jeunes filles, l’une des plus sagaces, et que vous devez connaître, car vous m’avez avoué l’avoir étudiée pour votre musée cérébral, l’a conçu avant moi ce jugement ; et elle vous l’a fait vertement sentir tout à l’heure, quand, en revanche du rôle que vous lui avez assigné si longtemps, elle vous a lancé sa mordante raillerie de pince-sans-rire ; c’est Vittoria Ormicelli que je veux dire.

— La Florentine ! fit l’auteur qui prit encore le parti de rire ; vous croyez qu’elle me garde rancune, qu’elle s’est même aperçue que je la crayonnais mentalement au cours de nos jeudis ? Au fond, cela lui ressemble ; vindicative, en dessous, perspicace, un peu traître, sans pitié, c’est bien cela que j’avais vu dans ce petit être féminin d’une si amusante spécialité. Mais, ma cousine, n’allez pas, je vous prie, comparer ces deux jeunes filles ni le cas que je fais de chacune d’elles. Annette et Vittoria ! deux types si différents qu’ils forment le contraste le plus violent que j’aie vu. Vittoria, le spécimen si complet de la chatoyante race italienne ; Annette, une invraisemblable réalisation du rêve que nous autres hommes, malgré les épreuves décevantes, nous nous faisons, en dépit de nous-mêmes, de la jeune