Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/171

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Au début, la blonde Frida n’eût peut-être pas daigné répondre ; cette fois, elle ne fit aucune difficulté pour daigner chanter, et le flot des jupes soyeuses passa de nouveau la porte, à la suite de l’Anglaise, qui s’en fut reprendre sa mélodie.

Cette fois, Nouvel et Maréchal, qui fumaient, restèrent seuls dans le cabinet de l’écrivain.

Ces deux grandes pièces contiguës étaient reliées par deux portes percées à chaque extrémité de la cloison de séparation, dont l’une restait toujours ouverte, drapée d’une sombre portière en afghanistan, l’autre fermée. C’était face à celle-ci, dans le salon, que se trouvait le coin du piano autour duquel s’étaient rangées de nouveau les jeunes filles ; Mme de Bronchelles, sur un siège un peu à l’écart, paraissait causer avec la mère de Nouvel de sujets fort attachants. Vittoria, plus ténébreuse que jamais ce soir-là, après avoir erré, d’un pas rythmé à la musique, le long du salon, s’approcha de celle des deux portes qui était fermée, et là, son oreille saisie du bruit de la conversation des deux amis son oreille incroyablement fine qu’avait aiguisée sa nature inquiète et curieuse — l’avertit de rester aux écoutes.

C’était un bien compliqué problème vivant que cette Italienne d’apparence morose, dont toute la