Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui m’a manqué jusqu’ici, c’est la réception. Auteur de femmes, j’ai besoin de réunir ici mes lectrices choisies, et pour les recevoir, ma mère n’est pas la maîtresse de maison qu’il me faut. Saisis-tu, maintenant, l’opportunité d’une jeune Mme Nouvel attirante et originale, qu’on vienne voir par plaisir, et qui remonte ma réputation sans empiéter dessus ? saisis-tu surtout l’opportunité d’une figure singulière qui ôte toute banalité à mon chez moi, et qui soit vraiment femme d’artiste, hein, Maréchal ?

C’est justement la conception que je n’ai pas du mariage, répliqua M. Henri. Ta spéculation est d’un bon commerçant en livres, et je crois que tu réussiras à t’achalander si tu trouves l’associée que tu rêves. Seulement, j’attendais de toi qu’en te mariant tu t’inquiètes d’une autre question que de celle de tes affaires ; de celle qu’on désignait autrefois par le mot toujours vrai d’inclination. »

Vittoria entendit que Nouvel riait doucement.

« Mon jeune ami, que tu t’y connais peu, toi qui t’imagines être virulent quand tu dis le mot d’associée à propos de la femme que je choisis ! Mais aucune expression n’est plus propre, ni plus naturelle, mon cher, ce n’est pas à un homme