Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/178

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qui connaît le cœur humain comme moi, qui a étudié si exclusivement l’amour, qu’on peut demander d’attendre le coup de foudre pour se marier, si le mariage se présente utilement. Il est vrai que la jeune fille sur laquelle j’ai jeté mon dévolu m’est particulièrement agréable ; mais, si à tous les avantages qu’elle réunit elle avait joint celui de m’inspirer une vraie passion, comme il en existe, et comme j’en ai peint, je t’avoue que j’en aurais été aussi heureux qu’un autre.

— Tu as donc trouvé ? demanda Maréchal.

— Toutes les conditions réunies, sauf, hélas ! la dernière. (Dis-toi bien cependant que je ne suis pas un rustre, et qu’elle sera parfaitement heureuse.) J’ai trouvé le type qu’il fallait pour attirer les regards. Si la presse le veut bien, il y aura des comptes rendus piquants sur l’originale beauté de ma jeune femme ; elle a la grosse fortune dont j’avais besoin, elle a l’esprit et la grâce voulus ; as-tu compris maintenant que c’est la petite quarteronne de Mme de Bronchelles, Annette ? »

Vittoria, presque sans souffle, fit un effort suprême pour recueillir l’exclamation de Maréchal, mais elle eut beau faire, elle n’entendit rien. Maréchal n’avait pas répondu.

« Mais quoi ! reprit Nouvel après un moment