Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/183

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urgent, pour réparer cet insuccès, qu’il fasse tout de suite parler de lui dans le public, et aussi dans les journaux, si j’ai bien compris. Alors il a pensé au mariage, un riche mariage qui pût faire causer, qui le fit remarquer, qui fût aussi somptueux que possible, avec une jeune fille qui, lui apportant une grosse fortune, ajouterait, par son originalité personnelle, au renom même de M. Nouvel… »

Annette sentait son cœur s’écraser sous un poids mystérieux qui l’étouffait ; son sang n’allait plus que par des ressauts qui l’agitaient ; et elle sentait aussi, ce qu’on doit éprouver aux approches de la mort, l’indifférence de tout. Elle eut pourtant la force de demander :

« Mais il ne l’aime pas, cette jeune fille ? il ne peut pas l’aimer ?

— Oh ! pour cette question-là, elle le fait rire. Il a déclaré à M. Maréchal que la femme n’est rien de plus qu’une associée, et qu’un homme comme lui, trop savant dans l’amour, ne pouvait attendre le coup de foudre pour se marier, si une bonne occasion se présentait. Il a pourtant l’air de regretter la passion que cette jeune fille aurait pu lui inspirer, et qu’elle ne lui inspire pas, vous entendez ?

— Qui est-ce ? » demanda-t-elle d’une voix brisée.