Aller au contenu

Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cruelle pour un homme. Il pensa à discuter, mais il connaissait trop bien les cœurs de femmes pour ne pas savoir que ce refus-là, sec, cinglant, n’était pas de ceux sur lesquels on revient.

« Savez-vous bien que vous me rendez malheureux, mademoiselle Annette ? » dit-il d’une voix étranglée.

Annette, que l’émotion gagnait aussi, aurait voulu demander « pourquoi » ! Elle se contenta de dire, plus indulgente :

« Vous vous consolerez, monsieur. Moi-même, je suis peinée d’avoir à vous répondre ainsi. Ne m’en veuillez pas, je vous prie.

— C’est irrévocable ? demanda-t-il encore.

— Oh ! oui », dit Annette avec une sorte de sourire d’amertume.

Nouvel se leva lentement, et se tourna vers Mme de Bronchelles.

« Adieu, ma cousine, dit-il d’une voix brève.

— Vous partez ? » fit-elle, encore sous la stupéfaction qui l’avait saisie aux paroles d’Annette. Elle ne pouvait pas croire que cela fût vrai ; elle aurait désiré qu’André plaidât un peu sa cause.

Lui eut un geste qui voulait dire : « Que puis-je faire de mieux que de m’en aller maintenant ! » Il ajouta cependant à voix basse :