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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/227

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où il allait vivre désormais. Mais, quand elle crut qu’Annette faiblissait dans les larmes, et qu’elle allait se rétracter, la pauvre petite redit plus haut son cri dont elle sentit cette fois la fermeté :

« Non ! non ! je ne me marierai jamais ! »

« Mon pauvre André, écrivait-elle le lendemain à Nouvel, j’ai bien fait tout ce que j’ai pu, croyez-le. Selon moi, Annette a un secret. À tout ce que j’ai dit sur vous, — et vous ne me ferez pas l’injure de me croire malhabile dans la circonstance — elle m’a répondu en substance : « Je ne veux pas me marier, parce que c’est ma fortune qu’on demande. » J’ai eu beau lui représenter la vérité de votre amour ; elle a continué de généraliser son désenchantement à tous les hommes. Que se passe-t-il dans ce jeune cœur-là ? Vous sauriez peut-être le dire, si vous étiez encore en train de faire de la psychologie ; moi je m’y perds. Pour aujourd’hui, le mieux que je puisse vous répondre, c’est cet avis : Voyagez ! le voyage est l’éternelle consolation des hommes dans votre cas ; et je vous avoue que, pour ma part, il me serait très avantageux de vous voir partir, car vous me devenez singulièrement gênant, mon pauvre ami, avec la consigne que les événements mettent pour moi à