Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/228

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votre porte, et le secret que je veux garder vis-à-vis de mes jeunes brebis. Que diraient-elles, si elles voyaient nos jeudis se passer désormais sans aller vous voir ? Partez vite, ne vous enlisez pas dans l’ennui, et croyez-moi bien préoccupée de vous. »

Ce billet, c’était l’épilogue de l’acte d’Annette. C’était maintenant fini. André Nouvel allait quitter Paris, il s’écartait de sa vie, lui laissant, après le trouble des jours précédents, une paix un peu triste, mais éclairée comme d’une lumière d’aube, par l’entrain de ses projets d’avenir. L’enfantine amitié du petit Étienne était une joie douce et remplissante ; la pensée du petit malade occupait ses journées ; et, dans le souci de ne pouvoir employer sa richesse à son soulagement, elle se dédommageait en émerveillant cette enfance humble, élevée dans les privations de la classe moyenne, de la féerie des jouets de toutes sortes qui font rêver les petits. Ils avaient de mystérieux rendez-vous à certains endroits du Bois, et chaque jour Annette y apportait une nouvelle surprise. Avec elle, le bonheur était entré comme un ruissellement magique dans la vie de l’enfant. Elle lui apparaissait comme une fée chargée de dons, et les cadeaux qui devaient pour toute une jour-