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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/232

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l’endroit ordinaire où les attendait chaque après-midi la voiture d’Étienne, ce fut Maréchal tout seul qu’elles trouvèrent.

Quand elle l’aperçut de loin, une idée atroce traversa l’esprit d’Annette. Sans nul souci d’être vue, elle courut à lui en demandant :

« Qu’est-il arrivé à Étienne ?

— Rien de bien affirmé encore, répondit Maréchal ; il m’inquiétait par sa mine plus pâle que de coutume, j’ai fait venir le médecin qui m’a défendu la promenade pour aujourd’hui. Voilà pourquoi je suis ici, mademoiselle, me doutant bien que vous seriez venue, et que vous vous seriez inquiétée de ne pas l’avoir vu.

— Oh ! que je vous remercie ! dit Annette. C’est vrai ; je n’aurais pas vécu si je n’avais trouvé personne au rendez-vous. Je ne sais pas ce que m’a fait cet enfant, voyez-vous, monsieur Maréchal, mais vous n’imaginez pas quelle place il tient dans ma vie. Il a un petit esprit si drôle, un petit cœur si bon !

— Et puis, c’est si attachant, reprit le jeune homme, cette existence pour laquelle on est dans des transes continuelles ! Savez-vous que chaque soir je me demande : « Que sera demain ? se réveillera-t-il seulement ? » Et il avait l’air d’aller mieux