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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/234

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« Vous êtes une petite sibylle bienfaisante, lui dit-il, merci. »

C’était déjà le soleil couchant, bien qu’on fût encore en plein après-midi ; il ne dorait plus que le haut des sapins qui embaumaient l’air de résine ; une bande d’oiseaux qui s’était abattue là pour la nuit s’égosillait en piaillements prolongés. Maréchal et Annette se séparèrent sur un espoir fou de bonheur qui était venu en eux, sans qu’ils sachent trop comment, à partager leurs frayeurs, à compter l’un sur l’autre, à entendre ces bruits d’été, irrésistiblement joyeux, qu’ont les bois.

Après, elle resta quelques jours sans revoir son petit camarade ; puis, le malaise passé encore une fois, les rendez-vous reprirent : elle le retrouva seulement un peu plus pâle qu’auparavant, avec quelque chose de soucieux ; une préoccupation dans ses yeux profonds d’enfant malade. Quand Annette l’interrogea, il commença par dire qu’il n’avait rien et qu’il s’était seulement ennuyé pendant les jours sans promenade ; puis, à la longue, comme elle le pressait de questions, il avoua qu’il y avait un secret.

« Tu comprends bien, Annette, que si je pouvais je te le dirais, et que si je ne te le dis pas, c’est qu’Henri me l’a défendu.