Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/235

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— Peut-être bien que si tu lui demandais la permission de me faire la confidence à moi, mon Tiennot, il ne te le refuserait pas.

— Ah ! tu crois cela ? pas du tout. Il m’a dit : « N’en parle à personne, même pas à ta grande amie, n’est-ce pas, ma petite, je le dirai moi-même. » Car vois-tu, Annette, c’est une chose qui n’est pas encore décidée ; des pourparlers, quoi, des projets, tout ce que tu voudras. »

Et Annette s’en allait songeuse, cherchant ce que pouvait être ce projet encore en préparation, et que Maréchal ne laissait à personne le soin de lui confier. Elle eut l’idée, une idée déjà souvent venue à son esprit de ces hôpitaux d’enfants malades, où l’on prend le mal en masse, avec des énergies prodigieuses pour le combattre. Si ce projet, qui mettait tant de tristesse dans le pauvre petit cœur d’Étienne, c’était celui de l’envoyer dans une de ces maisons merveilleuses, dont elle avait entendu Ogoth dire le nom à propos de lui ! Le voir s’en aller maintenant ! voir enlever de sa vie cette chère petite existence, qui était, dans son chagrin, son intérêt unique ! est-ce que ce n’était pas horrible à penser ?

Ce fut à ce moment que Mme de Bronchelles prit prétexte de son air soucieux pour lui parler enfin