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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/244

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je vous fais souffrir, puisque vous voulez bien avoir un peu d’affection pour moi et que vous partez.

— Oh vous ignorez pourquoi ? dit-il tristement.

— Mais oui, répondit Annette d’un ton de reproche où l’on sentait des larmes. Je sais bien que vous avez dit un jour au petit : « Je ne me marierai pas, je suis marié avec toi, nous ne nous quitterons jamais ». Mais dites-moi, est-ce que j’aurais été un obstacle au bonheur de l’enfant, si nous avions uni nos deux vies au-dessus de la sienne ? Vous avez été pour lui plus admirable qu’un père ; moi j’aurais tâché d’être bonne comme une mère, voilà tout ; et nous aurions été plus liés que jamais mari et femme, à cause de l’amour fraternel de l’enfant qui nous a si mystérieusement rassemblés, quand nous n’étions que des inconnus l’un pour l’autre.

— Dites-moi adieu, murmura Maréchal, dites-moi adieu… L’obstacle, vous le connaissez bien !… et vous me feriez l’oublier.

— L’obstacle ? » fit rêveusement Annette, qui le retint par la main d’un geste doux.

Mais tout d’un coup elle comprit. Dans un mouvement d’enfant follement riche, elle ouvrit le