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VIII

SÉMIRAMIS

Il tombait une douce et silencieuse pluie de mai. Mme de Bronchelles ouvrit la fenêtre ; il vint du jardin une odeur de jeunes pousses mouillées qui emplit le cabinet, ternit les bibelots et fut mourir en buée, à fleur des glaces.

Elle prit entre les feuillets d’un livre une photographie qu’elle regarda longtemps, ses yeux rougirent et, en soupirant de tristesse, elle mit dans un cadre minuscule, sur sa table de travail, tout près d’elle, le petit carton où souriait la jolie figure d’Annette.

Note après note, sur le piano du salon voisin, Giuseppa déchiffrait laborieusement un morceau difficile, dont l’air se déroulait avec la lenteur