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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/258

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lointaines, ces choses dont je serai ému jusqu’à la fièvre. Il me faudra une nuit d’insomnie où je verrai se dérouler en panorama vaporeux la Ville, pour que j’en éprouve véritablement le mystère sacré, et je n’aurai jamais si bien compris la grâce absolue des Italiennes que j’ai vues passer en foule, que quand ces visages divers, ces furtives visions d’inconnues, ces yeux aux expressions changeantes, se seront condensés, par un travail spécial des méninges, en un type unique, une divine résultante. Si je vous disais que…

« Mais quoi, ma cousine, que me passe-t-il de vous raconter ces balivernes cérébrales ! Comme je redoute avant tout d’être traité par vous de sot ou d’ennuyeux bavard, je me hâte d’y mettre à temps tous les points de suspension que je puis. Venez chez nous dimanche, j’y serai. Il y a ici un libraire cosmopolite où je me précautionnerai, pour cette réunion, d’un livre norvégien qui vient de paraître : le truchement qui m’initiera à cette littérature sera qui vous devinez, et je compte beaucoup sur ce stratagème pour lire, non point dans le livre, mais dans l’âme du truchement.

« ANDRÉ NOUVEL. »

« Tout est bien, pensa Mme de Bronchelles,