Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/263

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causerie, après un tel voyage, sera particulièrement intéressante. J’ai toujours pensé… »

On ne devait pas savoir ce jour-là ce qu’avait toujours pensé Me Bjoertz ; à cette même minute, sa silencieuse voisine, Hilda, semblait chercher des yeux quelque chose obligeamment elle se mit à chercher avec elle, lui présentant tour à tour le pain, la salière, la carafe ; et, à chaque fois, elle prononçait distinctement : « pain, salière, carafe », pour que, du même coup, la pauvre fillette fût servie et apprît le nom de ces objets usuels. Pain, salière, carafe, elle le répétait encore maintenant avec une inflexion bénigne dans la voix, et en promenant son doigt sur ce qu’elle nommait. Après, il fallut qu’Hilda le dit tant bien que mal, et, secrètement touchée, Mme de Bronchelles se demandait :

« Est-elle vraiment bonne pour cette petite Allemande, ou bien est-ce seulement l’instinct pédagogique qui domine en elle ? Ah ! s’il était certain qu’elle eût, en plus de tant de grandeur, ce divin attrait féminin de la bonté, quelle créature ce serait !

— Mais oui, elle l’a ce divin attrait-là, ma cousine », lui répondit le dimanche suivant André Nouvel, à qui, de nouveau, elle posait la ques-