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Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/267

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inconnue qui m’est dix fois plus étrangère que mes deux pauvres silencieuses Teutonnes dont, au moins, les yeux, du matin au soir, confessent naïvement la détresse d’exil.

Ogoth, là-bas, ferma le livre ; elle se retourna, vit Nouvel, et vint avec son mystérieux demi-sourire.

« De quoi causez-vous ici ? demanda-t-elle.

— De vous, mademoiselle Bjoertz, répliqua l’écrivain.

— C’est peu pour quelqu’un qui revient de Rome, dit-elle, sans pouvoir, si puissante qu’elle fût, réprimer sa secrète satisfaction. Et qu’en disiez-vous ?

— Nous nous demandions, tout simplement, pourquoi vous vous étiez chargée d’apprendre notre langue à ces deux jeunes filles.

— Parce qu’elles semblent gênées de ne la point savoir, uniquement.

— Par bonté alors ? lança la vive Mme de Bronchelles.

— Oh ! par bonté !… »

Elle se tenait debout à la cheminée, devant les deux causeurs qui, levant les yeux de sa mince forme noire à son visage, virent qu’elle riait doucement à ce mot de bonté.