Page:Yves - La Pension du Sphinx.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Catherine et Hilda, attablées auprès de la théière, mangeaient silencieusement. Elles étaient humiliées qu’on ait tant ri de leur mot, tout à l’heure, et n’osaient plus regarder personne, sauf Nouvel et Ogoth dont elles avaient deviné la sympathie ; et elles écoutaient de toutes leurs oreilles la voix de la Norvégienne qu’elles ne comprenaient pas, et qui disait le plus tranquillement du monde :

« Johannah était de ces femmes qui n’aiment jamais. C’est la fin du premier chapitre, Monsieur Nouvel.

Vous vous fatiguez, répliqua l’écrivain ; rien n’est terrible comme ce travail de traduction à la volée ; vous me lirez le reste la prochaine fois que nous nous reverrons.

Mais il me semble que nous ne nous reverrons plus, répondit Ogoth avec son éternel sourire. C’est samedi que je pars.

— Samedi ! » cria Nouvel.

Il savait pourtant qu’elle s’en allait très prochainement ; mais jamais la date de ce départ n’avait été si précisément fixée pour lui, et il fut soudain consterné. Ainsi, dans six jours, elle les quittait, et de sa vie il ne reverrait cette sympathique et admirable fille qui emporterait son énigme là-bas !